La Commission européenne a publié un rapport concernant les réalisations du programme européen LIFE. Vous pouvez lire le rapport complet ici. Dans cet article, vous trouverez des extraits du résumé exécutif.
Le programme européen LIFE, l’instrument financier majeur de l’Europe pour la conservation de la nature, consacre son soutien à la nature et à la biodiversité depuis ses débuts en 1992. Le moment est donc idéal pour dresser le bilan de ses réalisations et évaluer dans quelle mesure il a contribué à la mise en œuvre des directives européennes Oiseaux et Habitats (les « directives Nature »), de son réseau Natura 2000 associé et des stratégies de l’UE en faveur de la biodiversité.
Des milliers de projets de restauration des habitats et de conservation des espèces ont été cofinancés par le programme LIFE dans tous les États membres de l’UE. Dans quelle mesure leurs résultats et succès sont-ils reflétés dans l’évaluation de l’état de la nature de l’UE ? Quels ont été leurs principaux mérites ? Quelles leçons pouvons-nous tirer pour le développement futur du programme et des projets LIFE ? Ce sont là quelques-unes des questions sur lesquelles s’est penchée cette étude.
A apporté une immense contribution à l’identification et à la désignation des réseaux Natura 2000 marin et terrestre. Il joue également un rôle crucial dans la définition des régimes de gestion de site.
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- Fin 2019, un total de 5 400 sites Natura 2000 répartis dans toute l’Europe bénéficiaient d’un financement LIFE.
- Natura 2000 est le plus grand réseau de zones protégées au monde, en grande partie grâce à LIFE.
- a acheté des dizaines de milliers d’hectares des types d’habitats les plus rares et les plus menacés d’Europe et a restauré encore plus de terres (essentiellement des tourbières et des dunes côtières, mais aussi des prairies et des forêts), ce qui a débouché dans de nombreux cas sur des rétablissements mesurables d’habitats tels que des herbiers marins et des systèmes dunaires dynamiques, ainsi que de leurs contingents d’espèces apparentés au niveau local ou régional ;
- a sauvé de nombreuses espèces de l’extinction, soit localement, soit dans toute l’Europe. Quelques exemples :
- le gypaète barbu, ainsi que d’autres espèces d’oiseaux comme le bouvreuil des Açores, le phragmite aquatique ou encore le pinson bleu ;
- D’autres espèces sauvées de l’extinction incluent le lynx ibérique, l’ours brun, le desman des Pyrénées et le phoque moine de Méditerranée ;
- a assuré le rétablissement de nombreuses espèces locales et endémiques, en particulier des plantes et des invertébrés qui sont souvent oubliés dans les projets de conservation de la nature ;
- a démontré la valeur ajoutée et l’efficacité des approches de conservation transnationales, plus particulièrement eu égard à la restauration de routes de migration des poissons et de réseaux de sites cohérents pour les oiseaux migrateurs.
- a soutenu des mesures pratiques sur le terrain afin de prévenir l’introduction, contrôler et éradiquer les espèces exotiques envahissantes (EEE). Le programme s’est avéré particulièrement efficace dans l’élaboration d’orientations, la sensibilisation et la production d’outils pour aider les parties prenantes à réduire la pression exercée par les EEE sur les espèces indigènes et les habitats naturels ;
- a soutenu la transition vers une agriculture, une sylviculture et une pêche plus durables, par exemple via le développement de mesures agroenvironnementales axées sur la conservation dans le cadre de la politique agricole commune (PAC). Des milliers d’agriculteurs et de gestionnaires fonciers à travers l’Europe ont rejoint des programmes agroenvironnementaux avec l’aide de projets LIFE. Ils bénéficient à présent du soutien financier de la PAC, par exemple pour soutenir des prairies riches en espèces ou des prairies de fauche ou pour mettre en œuvre des prescriptions de gestion pour les espèces des milieux agricoles, comme le phragmite aquatique, le safrané, l’outarde canepetière, et bien d’autres encore ;
- a développé la base de connaissances et la collection de données indispensables pour une conservation et une restauration fondées sur des données probantes.
- a apporté une valeur ajoutée en démontrant les avantages sociaux et économiques qu’offre la nature. A facilité et initié la dynamique de la conservation de la nature, notamment en motivant, en impliquant et en donnant les moyens aux propriétaires fonciers privés de divers secteurs pour s’engager dans des mesures de conservation qui dépassent leurs obligations légales ;
- a soutenu toute une série de politiques européennes, comme la santé humaine et le bien-être et l’atténuation des impacts du changement climatique ;
- a atteint des dizaines de millions d’Européens à travers un large éventail de canaux de communication pour devenir une marque reconnue pour la conservation et la restauration de la nature en Europe. LIFE a été sans conteste l’outil de communication le plus puissant pour Natura 2000, a changé les attitudes à l’égard de la conservation de la nature et a donné une image positive de l’UE à bon nombre de ses citoyens ;
- a servi de catalyseur de la restauration tant attendue, en accélérant les démarches et en améliorant leur efficacité, ainsi qu’en attirant d’autres parties prenantes et fonds (locaux) et en les impliquant dans les efforts de conservation ;
- a tiré son épingle du jeu en termes de budget via la mobilisation d’un cofinancement national et autre – et pas seulement durant les périodes de projet mais aussi par la suite, assurant ainsi la continuité à long terme. Les projets intégrés (PI) LIFE, qui mobilisent des fonds complémentaires (de 2014 à 2018, 24 PI Nature ont une cible de mobilisation cumulée de près de 1 400 000 000 euros), sont un excellent outil pour multiplier les ressources disponibles pour le travail de conservation. Leur approche serait dès lors intensifiée avec l’introduction de projets stratégiques de protection de la nature dans le cadre de la nouvelle phase du programme LIFE (2021-2027), ce qui devrait donner un nouveau coup de fouet au financement.
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